Le temps file si vite que je vais me réveiller Irlandaise un matin.
Samedi festival de musique très connu en Irlande à Kilkenny, alors j'y retourne avec Joachim, et c'est une drôle de folie, du monde partout et on se trémousse. On va finalement dans un tout petit pub quasiment vide ou un groupe nous rend mélancolique, le chanteur est un de ces types que vous aimez avant de connaître, un ado de 60 ans qui devient tout rouge quand vous le félicitez et qui hausse les épaules en rigolant, qui vous fait des coucous quand il chante et le guitariste joue avec les dents mais n'ose pas enlever sa casquette. Alors même si on voulait voir un autre groupe on se dit qu'on est bien là et on passe la soirée a les écouter. Balade nocturne dans Kilkenny, Joachim est de ces gens qui vous font parler de tout et vous en arrivez a discuter de choses auxquelles vous n'aviez jamais trop réfléchi et des fois c'est surprenant de se rendre compte qu'on avait toutes ces pensées positives en nous.
Le lendemain je devais partir en solitaire sur un île vers 7h mais mon appareil photo est dans un casier de l'auberge de jeunesse, et personne n'arrive à l'ouvrir, et quand a 12h ils y arrivent je ne peux plus prendre de bus, au moins je peux vous assurer que vos objets sont en sécurité là bas.
Joachim connait ce château à une vingtaine de kilomètres, qui fait auberge et qui est bien chouette, on tend donc le pouce et là deux Irlandais intrigué par la guitare s'arrêtent et nous dépose au château, après nous avoir souhaité de nombreuses choses bien merveilleuses.
Et si un jour vous passez par là bas, restez une nuit dans "Foulksrath Castle Youth Hostel" peut-être que vous y verrez Joachim dans son nouveau job de jardinier, et en période nous touristique vous dormirez peut-être dans la tour. Et le lendemain des French bien sympa me ramènent a Kilkenny et je rentre à Roundwood avec en tête de drôles de choses, cette pièce qu'un enfant a donné en riant a Joachim quand il jouait, cette madame avec une montre d'Elvis Presley qui va a Dublin deux fois par semaine pour des réunions sur le King, toutes nos certitudes qui fondent sous le soleil de Kilkenny et c'est mieux comme ça.
Et ici le retour est merveilleux, dans la famille on rigole de plus en plus et aussi j'ai un petit job pour les mercredi matins, je vais à l'école maternelle aider un peu, jouer beaucoup et leur apprendre le French surtout, et ce matin donc je me suis beaucoup amusée, et eux aussi, ils aimeraient parler Français dans leur pièce de fin d'année parce que le français c'est lovely.

Je suis Draup'di avec les enfants. Alors encore et toujours je suis heureuse.

Mais pas de photo cette fois.

Je profite du peu de répit que les anti-douleurs m'accordent pour rédiger quelques mots ici. Je ne pensais pas que devenir sage était aussi douloureux, on attend que ça vienne en se massant la mâchoire.
Alors le matin je reste juste avec un bouquin pour enfants, je relève les mots compliqués, les apprends, je parle toute seule, chante et mange des médicaments qui m'endorment et le temps passe tout doucement. C'est pas très rigolo tout ça.

Mais avant ça, il y'a eu de bien chouettes trucs quand même.
Une super balade avec la famille d'abord, au Loch Dean, on a bien rigolé, sous le soleil, et puis on joue un peu à cache cache, on prend des photos tout ça.
Et jeudi dernier, on est allées à Kilcool avec Susana (la sympathique amie d'Emma), son chien et Emma, marcher avec d'un coté la mer et de l'autre une petite réserve naturelle ou on voit plein plein d'oiseau différent, et moi avec le petit bouquin de Ben je tente de retenir leurs noms et ce qu'ils font. Sous une petite pluie, avec mon super kway rose bien pratique.
Et ce weekend, avec Laureen on décide d'aller à Kilkenny, on part plus tard que prévu, on se rend compte qu'on est un peu nulles en anglais quand le chauffeur nous explique qu'on a acheté 4 aller-retours au lieu de deux. Et on arrive à Kilkenny, charmante petite ville colorée, avec une histoire plutôt intéressante, notre auberge est très décalée, confortable et on s'y sent tout de suite bien, on rencontre le beau et mystérieux Joachim, French qui semble voyager avec sa guitare de Galway à ici, on comprend pas tout mais on l'aime bien. On marche au hasard des rues, le soir on va au pub "John Cleere's" que Joe m'a conseillé, c'est typique et on y rencontre des Irlandais venus enterrer leurs vies de garçons (drôle d'expression quand même), donc ils offrent des verres aux Françaises que nous sommes, parce que les Françaises c'est sexy dit-on, même avec les cheveux gras, un manteau de rando, des chaussures trouées et qui dit "je vais faire un gros caca", alors on rigole avec Damien, qui s'excuse d'être aussi alcoolisé, mais nous on rigole bien. Après Laureen et le DJ choisissent ensemble les chansons et pendant ce temps avec Joachim on va marcher dans Kilkenny. On voit une tour immense dans laquelle on aimerait bien monter mais c'est fermé, et le lendemain ça ouvre trop tard , notre bus sera déjà parti, ça me rappelle Merlin l'enchanteur et cette tour qui tremble sous l'orage. On a quelques frayeurs, les pieds un peu mouillés, et on arrive devant un jardin ou l'ont aperçoit une statue d'Elvis Presley taille humaine, des fleurs jaunes, roses, avec des sourires, la façade avec les photos du king, une limousine arrive et un monsieur habillé comme Elvis en sort et nous propose de repasser le lendemain, chanter des chansons avec lui. Drôle d'histoire, qui nous rend un peu triste. Et on rentre à l'auberge. Le lendemain, Laureen reste au lit et Joachim est fauché alors je vais seule au château "Kilkenny Castle", la visite est vraiment chouette, après on se retrouve tous et on va parler sur un banc, et puis on prend le bus et on s'en va rejoindre nos tout petits.
Mes petits justement je m'amuse vraiment avec eux. Il y'a eu mes premières histoires raconté en english, je bafouille au début, et pour les intonations merci bien. Comment on dit "parade"? (Mme d'Agatha je regrette sincèrement avoir pensé que la phonétique ne servait à rien.) Il y'a beaucoup de rigolades que j'aimerais vous raconter, comme cette fois ou Ben grabouillait, Ellie lui demande alors (bon je vous le dit in French hein pour tout ceux qui ont pri Allemand ou Espagnol Lv1) "Pourquoi tu gribouilles sur la feuille que Draupadi t'as donné?" Ben de rétorquer "c'est pas des gribouillis, c'est ce qu'on appelle ART." Ou cette fois ou Ben, voyant le clown Macdonald dit "Hey, it's Ronald FATdonald" . Nos "Simon says" (Jaques à dit) sur le trampoline. Le Zoo à Dublin,la plupart des enfants tentant de faire dire "I love you" ou "Hello" aux perroquets et Ben, hurlant un "POO" (caca) que le perroquet répétera plusieurs fois. Ellie, jouant avec les mots comme personne "tickle, needle, nibble?" à chaque fois qu'elle ne comprend pas ce que je lui demande et éclatant de rire. Notre mur de peluche géant, on fait des tunnels et des toboggans, on s'installe au centre, je me met à la guitare, Ben prend le micro et Ellie le piano et c'est parti, on fait du rock qui parle de caca, de pets et de pipi, dans les culottes bien entendu. Et il ya pas que les enfants qui me font rire il y'a les mots aussi, peut-être parce que je les apprend avec les enfants, les livres et des parents-enfants mais je les trouves colorés les mots, ronds et rigolos. -Tickle, pillow, whisper,whistle, toy, pants-
Et je crois, que je veux rester plus de 6mois, parce que j'aimerais, vous savez pouvoir moi aussi jouer avec les mots, pouvoir dire autre chose que "yeah it's nice" quand on me décrit l'émotion ressentie devant la vidéo de Neil Young jouant pour la première fois "Old man", j'aimerais pouvoir parler de ces piments dans mon bide à l'idée d'apprendre encore et encore, de découvrir tout ça, j'aimerais qu'on partage tout ça.

Quelques photos
La balade avec la famille:

Et Kilkenny:

Je me souviens de ces histoires que je racontais dans le taxi de Mado, au retour de l'école, j'avais 9 ans et quand je racontais que j'avais un frère jumeau, que j'avais trouvé des journaux anciens et qu'en voulant les brûler j'avais incendié mon grenier, , que mon oncle nous avait tous sauvé, que j'allais offrir des chaussons de danse rose à ma meilleure amie, j'en ai dans le garage, je ne mentais pas. C'est juste que si je racontais ça on m'écoutait, mes anecdotes faisaient rire, et j'adorais quand Loïc disait "Draupadi, raconte nous une histoire", et puis en racontant tout ça peut être qu'elle allait prendre cette direction ma vie. Un jour on m'a dit que je pouvais faire un vœu, la coccinelle c'était envolée, alors j'ai souhaité de tout mon cœur que l'école se transforme en kangourou géant et s'en aille en sautillant. Et le lendemain quelle déception. Parce que dans tout mon être, vraiment, c'était une certitude: les mots et les faits finiraient par se rejoindre un jour.
Et on a remplacé mon prénom par un mot justement, alors j'ai changé de prénom parce que je suis pas un dromadaire et un jour j'ai arrêté de raconter mes histoires dans le taxi. Pas compliqué. Et là je suis Draupadi de nouveau, et je crève d'envie de vous raconter une histoire, là, de vous dire que Galway est la ville la plus ensoleillé du monde, pas grise pour un sous, de vous placer dans l'article: "Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas".
Parce que dans mon ventre ça me hurle que les mots et les faits ne peuvent pas être différents et que si je le dis, ça sera vrai.
J'ai 9 ans de nouveau et je me concentre sur cette photo dans la cuisine, je la regarde, je l'implore, et la frôle du bout des doigts, je tape quelques lettres bancales sur mon clavier, attend 20H20 comme on attend le docteur. J'ai 9 ans et ça fait toujours aussi mal de ne voir aucun kangourou dans le jardin

"Trêve de plaisanterie, venons en aux faits. "
Le Connemara est l'endroit le plus merveilleux que j'ai eu l'occasion de voir, cette herbe brulée, ce sol spongieux, les nuages s'enroulant autour des monts, les moutons aux allures de béliers indomptables qui traversent devant les voitures, les forçant à s'arrêter , les regardent droit dans les phares avec un air de défi et s'en vont, quand ils l'ont décidé.
Mon auberge de jeunesse se trouve à 4 miles de Leenane, le paradis des randonneurs, au cœur du Connemara avec vue sur le fjord Killary. Debout à 6h du matin pour voir le soleil se lever sur ce petit paradis et là, impossible de ne pas frissonner de plaisir, il y'a du rose, du bleu, du gris, cette barque grinçante sur l'eau, ces oiseaux chantants, cette étendue d'eau, ces montagnes, le bruit des vagues sur les rochers, le soleil qui prend son temps et petit à petit éclaire chaque montagne. Je tombe amoureuse du Connemara, je m'imagine habiter juste là, dans ce creux là bas tu vois? Je décide de marcher sur un chemin de grande randonnée: Western way, et là je découvre une autre Irlande, avec des sapins, des sploch sploch quand on marche, des ruisseaux partout, des rochers immenses sur lesquels je grimpe sans pleurer, un bateau là bas, et les sommets juste là. De retour dans la soirée, épuisée et heureuse. Je fais la connaissance d'un jeune couple d'anglais, Elle vit en Allemagne, Lui à Dublin et lorsqu'ils se retrouvent ils voyagent et cette fois c'est le Connemara, on fait un bout de chemin ensemble et je me sens bien. Avant j'avais rencontré cette française, Yéléna, toute rigolote et avec l'envie de rester plus longtemps en Irlande, encore avant c'était un Breton, vivant en Bretagne, prof de Breton, lisant Tintin... En Breton. C'est comme ça que j'aime le plus le gens, dans ces moments là ou on découvre, ensemble, la vie.
Nuit dans une chambre à 13, avec un somnambule hurlant et se jetant de son lit, deux adolescents riant de bon cœur, quelqu'un avec le nez bouché et quelqu'un ne trouvant pas le sommeil dans son lit métallique.
Ensuite allons voir les Cliffs of Moher, les fameuses falaises vous savez. Au début y'a bien trop de gens et on étouffe un peu et puis on s'éloigne et on dépasse les panneaux qui font peur et là, juste là, au bord des falaises, surplombant de plus de 200m l'océan Atlantique, je respire fort et c'est merveilleux. Les mouettes planent d'une falaise à l'autre, j'ai les pieds dans le vide. 2h c'est pas assez pour parcourir les 8km de long des falaises, mais mon bus s'en va, alors je reviendrais là aussi.
Ensuite Galway .
Tom, un ami de Joe, m'héberge et me montre les coins chouettes de la ville, c'est bien différent du Temple Bar touristique de Dublin. Et je découvre le crane bar, on s'assoit où on peut, on boit des bières et on rigole avec la musique. Tom est quelqu'un d'assez extraordinaire, qui vous parle de l'architecture de l'Espagne avec tant de passion que vous iriez à la nage, qui dit "Jack" Brel , et qui vous raconte cette interview de Bob Dylan que j'aimerais vous raconter un jour. Et là je me rend compte que j'ai besoin de ces échanges, ces derniers temps je fuyais les gens, je les laissaient s'approcher à une distance de 214m, comme aux cliffs, de quoi ne pas entendre la mer se fracasser sur les rochers. Et le lundi matin petite balade dans Galway, rencontre avec un héron, et je prend le bus, avec le ventre noué par l'envie de rester. Mais ici c'est chouette aussi, et malgré la pluie, mon rhume et mon gâteau raté tout va bien, tout va bien.
 

Et les photos:
Le Connemara:

Les cliffs of Moher:

Et Galway, aussi:

Le temps change et nous impose d'autres jeux. C'est comme ça ici.
Jeudi plein soleil, 16°, alors avec Emma nous allons marcher au bord de la mer, à Bray, éblouissant, dans les deux sens du terme, on a grimpé comme jamais pour pouvoir avoir une chouette vue et en effet, haletantes on a pu s'asseoir sur un petit tronc d'arbre et juste admirer cette étendue bleue. J'y retournerais c'est certain parce que j'ai pu remarquer plein d'autres coins ou on peut grimper encore plus haut. L'après midi, après une petite sieste pour me remettre de tout cet exercice, petite rando sur "Wicklow way" , chemins de rando plutôt connus et tout simplement époustouflants. Je fais bien attention à trouver les balises, qui me font faire un peut n'importe quoi des fois, je rencontre des moutons et leurs agneaux (ben oui c'est la saison) qui me font beaucoup rire, et puis je me retrouve bien haut et je peux voir au loin des lacs et encore d'autres montagnes alors je me dis que ben je reviendrais là aussi, un weekend entier. J'ai découvert de nouvelles odeurs, il y'a ces fleurs jaunes partout, dont je ne connais pas encore le nom (mais ça ne saurait tarder) qui ont une odeur de pain en train de cuire, ces arbres humides qui me font penser aux garçons, la laine de mouton qui me pique le nez et m'hérisse les poils, tout ça ensemble c'est vraiment quelque chose qui m'émeut j'vous assure. Et je rentre avant la nuit, sur la route du retour je me jette plusieurs fois dans le fossé pour éviter des voitures, on croirait des routes à sens uniques mais non non et les Irlandais me font tous des signes de la main, ça me donne le sourire.
Donc tout va toujours bien, ici maintenant on s'amuse à tourner tourner tourner tourner tourner et à se jeter sur le canapé en riant, a se poursuivre et se chatouiller. Sinon encore une fois à Dublin, mais je ne pense pas vraiment y retourner ça m'étouffe un peu, et je me laisse happer par tout ça et je ne fais même pas un dixième de ce que j'avais planifié. J'ai tout de même vu Oscar Wilde, installé sur un caillou qui ne me semblait pas vraiment confortable, mais ça ne m'a pas fait grand chose tout ça en fait. Je sais qu'il y'a un tas de trucs intéressants à voir hein, je le sais, mais moi quand y'a trop de choix, de gens, de bruit, j'ai la tête qui tourne et je ne fais plus rien. Le temps change, il pleut à verse et le toit va s'envoler, et peut-être qu'après ça sera moi.
Voilà pour les brèves nouvelles, pour la suite j'ai 5 days off de jeudi a lundi et j'en profite pour aller au connemara, j'ai fais mes petites réservations en auberges de jeunesses et tout ça m'a l'air magnifique, je vous raconterais.


Bray:


Wicklow way :


Et un peu Dublin aussi:

Vendredi: rencontres. J'ai jamais eu envie d'aller à St Tropez, ni d'apprendre à me mettre du crayon sur le contour des lèvres,et puis les garçons j'aime bien hein mais en ce moment je voyage léger. Ça m'intéresse pas trop tout ça et je crois que mes histoires de cygnes, d'Oscar Wilde et de nouvel objectif pour appareil photo n'intéressaient pas les voisines non plus. Alors bon à part une bouteille de vodka nous n'auront pas grand chose à partager. Et c'est pas grave on peut pas s'entendre avec tout le monde.
Samedi, Dublin avec une jeune fille au pair, Laureen qui est bien sympathique. Dublin c'est pas tant la folie que ça finalement, c'est plutôt petit pour une capitale et y'a autant d'habitants qu'à Lyon. Les façades des bâtiments, les lampadaires, les petits parcs et même le sol, tout est tellement travaillé que l'on ne sait jamais trop où on doit regarder. On se balade dans St stephen's green park, parc de 9 hectares qui est toujours le même depuis 1880 (sans compter les lunettes de soleil qui ont été offertes à Lord Ardilaun Arthur Edward Guinness) ou l'on peut rencontrer des pigeons obèses, des amoureux dans l'herbe verte, des fleurs partout, de nombreux mémoriaux et les soeurs du destin aussi, les Parques, que j'avais vraiment envie de voir pour leurs demander comment ça se passe exactement tout ça. On voit ce mur et cette citation d'Anne Frank qui nous plaît bien.
Temple bar aussi, un coin un peu pour les touristes je crois, pour qu'ils aient vraiment l'impression d'être en Irlande, parce que l'Irlande on la veut avec des trèfles, de la musique traditionnelle, des léprechauns et du coup on voit des Français, des Anglais, des Américains tout ça tout ça mais pas beaucoup d'Irlandais.
Et voilà une journée avec un peu de soleil et une jolie copine pour rigoler de tout.
Je prend le bus du retour et j'ai compris que je n'étais pas encore Irlandaise quand pendant tout le trajet je me demandais où étaient les sacs pour quand ça tourne trop alors que les autres lisaient et n'avaient pas les yeux fixés sur la route.
Dimanche, avec Emma et les enfants, c'était exposition et parade de tracteurs, récents, et très très anciens, avec un jury qui observe la terre qu'on retourné les tracteurs, je me suis bien amusée à chercher en vain ou était le tracteur numéro 13, qui était absent. Hum...
Et la vie suit son court, tout réapprendre en anglais, et essayer de ne pas parler seulement au présent, les balades avec Emma, le "tigger game" qui a été remplacé par le trampoline et les balançoires, le roquefort qu'Emma m'achète et les enfants qui me regardent, effarés, quand j'ose le déguster. Parfois c'est dur, vraiment, et j'ai juste envie de baisser les bras et d'aller me coucher sous mes deux grosses couettes mais je me fais violence et après le soleil revient et j'enlève même ma polaire. Alors tout va bien.

Et les photos de Dublin

des tracteurs :

Et trois photos que j'aime bien, prises par Laureen:

"Draupadi, can we play tiger?" C'est parti, hurlements et courses poursuite dans la maison, dérapages et on se cache sous le lit en riant.C'est l'heure d'aller à l'école. Ben court sur le chemin de l'école, c'est un peu la honte d'arriver avec une grande. Ellie s'en va elle aussi. Et je vais marcher. Et là le calme, le ciel sombre, les petits murs de pierres, les barbelées avec de la laine de moutons accrochée et ce vert et ce gris, partout. J'apperçois deux cygnes en pleine toilette et tente une approche subtile, et, de l'eau jusqu'au genoux je prend quelques photos ratées-mais c'est pas grave-.
Hier -day off- , le matin Emma et une de ses amie Susana vont marcher et me proposent de venir avec elles. Comme il pleut à verse je ne prend pas mon appareil photo et le regrette vite car quand nous sortons de la voiture il ne pleut déjà plus, l'Irlande. La forêt, et une autoroute qui l'a traverse depuis 7 ans environ, alors au début quand on marche on n'entend pas le twit twit des oiseaux (Ils ne font pas cuicui les oiseaux Irlandais voyez-vous), on grimpe on grimpe on grimpe (j'ai bien fait d'acheter ces chaussures de marche.) et on grimpe, on passe sous un petit tunnel sous terrain, c'est assez incroyable de se dire qu'au dessus de sa tête il y'a des arbres, des vers de terre, de la mousse, enfin de la vie quoi. On grimpe on grimpe on grimpe et là wahou c'est mieux hein. Susana est quelqu'un d'exeptionelement gentil qui pense que "there are no problems only solutions", comme John Lennon et comme mon Pita aussi, ça veut pas dire qu'elle se fiche de nos soucis, ça veut juste dire qu'elle ne s'apitoie pas et qu'elle cherche comment aller mieux et je trouve ça bien chouette. Elle me parle de cet arbre, de cet oiseau et ça c'est l'endroit ou les chasseurs se plaçaient, et ça... Je me sens bien, j'arrive à comprendre, il fait beau (12° c'est très beau.) L'après midi je décide d'aller marcher de nouveau autour du réservoir mais de prendre un autre chemin. Et c'est très étrange, il ya un chemin fait avec des rondins de bois, mais je ne rencontre personne pour pouvoir demander si c'est utile, pour les touristes ou si c'est de l'art. Un caleçon au bord de l'eau et là j'imagine deux amants et le vols de leurs vêtements, ou bien une jeune fille noyant son compagnon, et les preuves remontant à la surface. Un cygne passe, et oubliant mon vertige je grimpe rapidement à un arbre pour le prendre de haut, trop tard il est déjà loin et maintenant il faut redescendre, et malgrè mes pleurs et mes supplications pour que quelqu'un arrive je suis descendue, et je peux vous assurer que c'est une victoire ça hein même si j'ai pri plus de 30minutes, et je crois que ceux qui m'ont vu monter les escaliers de l'opéra de Montpellier, monter a quatre pattes les escaliers du château de Foix, ou passer mon bac d'escalade ne me contrediront pas. Je rencontre des cygnes, encore, et je m'assois et passe un peu de temps avec eux, juste profiter de tout ça, de ce petit vent et des ces arbres, de ces animaux qui avance si lentement sur l'eau, à contre courant et qui font demi tour, et revienne. Aucune métaphore là dedans hein, c'est juste beau c'est tout. 
Si vous saviez comme j'aime ce silence, ma vie je la voulais un peu comme ça.
Et ce week-end ça va un peu être la folie, Dublin avec Laureen, une jeune fille au pair dont Florine (la douce au pair qui était à la maison avant moi) m'a donné les coordonnées, on va voir Oscar Wilde et pour le reste on verra bien.

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Pour les photos , c'est toujours pareil , on clique et ça s'agrandit.

Roundwood, ses 500 habitants, ses 5 pubs, sa brume, ses corbeaux, ses moutons et ses routes étroites. Ce matin je décide d'aller marcher autour du reservoir de Roundwood pour admirer l'eau que les habitants de Dublin boiront demain. Il fait beau, je crois que c'est le seul cliché de l'Irlande qui ne répond pas à mes attentes.
Les routes sont si étroites que je suis sans arret en train de me préparer à me jeter dans les ronces pour éviter les voitures. Puis j'escalade un petit mur de pierre et hop c'est parti. Quelques rencontres ponctuées de "hey" (Personne ne dit "hello" va falloir que je m'y fasse.), des discussions avec les moutons Irlandais, un cheval en manque d'affection et un chien trempé se jetant sur moi. Le silence, brisé par les croassements et le clapotit de l'eau. Et ce paysage là, juste devant mes yeux, cette envie de tout photographier et de hurler au monde entier que wahou la vie est belle, que mince je crois que je suis en train de vivre , vraiment, de connaître le nom de cet arbre, quel animal fait se bruit là? Et ça c'est quoi? Et on dit comment en anglais? Et en Irish? Et puis je rigole toute seule. Un cavalier semble trouver que mon "hey" sonne Irish parce qu'il commence à me parler, oui euh hum. Doucement doucement c'est pas parce que j'ai étudié l'anglais pendant 7 ans que je comprend hein! (ah... ben oui.)
3H30 plus tard, retour à la maison, Emma et Joe, les parents sont charmants, ils me posent des questions sur ma promenade, et me propose de me présenter au fils des voisins qui est "nice", pour l'instant je ne ressend pas le besoin d'avoir de la compagnie dans mes balades mais ça peut venir donc "why not".
Ben, le petit garçon de 6ans est toujours distant mais à son regard curieux et ses sourirs en coin je sens que tou roulera bientôt, comme sur des roulettes. Ellie, petite fille de 4ans aime mes bracelets, pour faire du hula hop avec, aime le bruit qu'ils font, aime se faire des cabanes de coussins et me dire d'un air malicieux "you can't see me" "yes I can" "no you can't" (etc), monter sur des chaises pour me dépasser et hurler "I'm bigger than you" "no you're not" (etc) je m'amuse beaucoup avec elle.
Aujourd'hui it's mother's day, les parents de Joe sont là, de typiques Irlandais qui vont toujours au pub malgrè leur âge avancé, quii ont de drôles de pullovers et qui sont très rigolo, je tente d'ailleurs ma première blague en anglais et miracle je fais rire Joe et son papa! Yeah. On va bien s'amuser.
Et même si parfois c'est compliqué , et exténuant de tout le temps être attentive et tenter de comprendre, de penser en anglais, de ne pas choisir la solution de facilité en ne disant rien, et bien je suis confiante, parce que hier soir j'ai bien vu qu'avec un peu de vin et de bierre on parle même de politique, oui oui. Et de la bierre il y'en a beaucoup ici, alors ça va .

Pour ceux que ça interesse, on clique sur les photos pour les voir en moins petit, ou en plus grand (au choix héhé)